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Kures : Lutte Kasakhe

Kures : Lutte Kazakhe

La lutte traditionnelle fait partie intégrante de la culture populaire d'Asie centrale et a depuis toujours joué un rôle prépondérant dans la vie quotidienne des nomades.
Comme révélé par des études ethnographiques et des analyses pétrographiques de fragments, la lutte traditionnelle en Asie centrale s'est majoritairement développée autour de l'utilisation de ceintures.
Même si de nombreuses variations peuvent être répertoriées à travers les régions, elles se fondent toutes sur des principes similaires et revêtent une étymologie commune: kures au Kazakhstan, kuresh en Uzbékistan, gulesh au Turkménistan et en Azerbaïdjan ou kuryash au Tatarstan et en Bachkirie.
Toutes ces formes de lutte sont basées sur des principes de force et d'équilibre et sont conçues comme des symboles de courage et de patriotisme.

Le kures a façonné son identité au fil de l'histoire du Kazakhstan.

Durant la période des Saks (du 5ème au 2ème siècle av. J.-C.), la lutte kazakhe avait un but éducatif et servait à augmenter la résistance physique.

Contrairement à aujourd'hui, sa pratique n'était pas réservée aux hommes.
L'auteur grec Claudius Elia rapporta que tout homme Saks qui voulait se marier devait lutter avec sa future femme.
S'il perdait, sa femme obtenait le contrôle du foyer.
Ainsi, seuls les hommes les plus forts étaient en position de pouvoir dans le Kazakhstan antique.

Le voyageur italien Marco Polo mentionna également dans ses écrits que l'art de la lutte faisait partie intégrante de la préparation des guerriers kazakhs et que les filles s'y entraînaient tout autant que les garçons.

 

Kures : lutte Kazakhe La pratique du kures était intimement liée à la vie religieuse et politique et elle aurait même joué un rôle dans l'islamisation du Kazkhstan qui débuta au 19ème siècle.

L'historien Abilkazy Bahadurhan rapporta qu'un des seigneurs de Churas annonça qu'il deviendrait musulman s'il battait le plus fort des lutteurs.

Le meilleur lutteur de Mongolie fut amené et le seigneur lui fit perdre conscience en lui adminstrant un coup de poing dans la poitrine.
Churas embrassa l'islam le même jour et fut suivi par 160'000 Kazakhs.

Les meilleurs lutteurs étaient connus à travers tout le pays et recevaient des récompenses faites d'or, d'argent et d'autres métaux précieux.

De nombreuses références au kures parcourent la littérature kazakhe.
Des combats entre baluans (lutteurs) sont décrits dans le poème "Kulager" du célèbre auteur Ilyas Zansugirov and dans le roman "Ulpan" de Gabit Musirepov.

 

La première compétition de kures moderne fut organisée à Almaty en 1938 à l'occasion du tournoi républicain des fermiers.
Un très grand nombre de participants souhaitèrent s'y inscrire et trois divisions durent être formées : poids légers (moins de 65kg), poids moyens (moins de 76kg) et poids lourds (plus de 76kg).
Les lutteurs S. Adaskanov, K. Altibasarov et I. Tumenov furent couronnés champions.
Le tournoi contribua grandement à la popularisation du kures à travers le pays et fut suivi par une deuxième édition organisée en 1939 à Semei.
En plus des trois divisions, une catégorie absolue fut instaurée et remportée par le natif de l'ouest du Kazakhstan, Doskaliev.

L'anné 1940 et la célébration des 20 ans de la République Kazakhe offrit de nouvelles opportunités d'échanges avec l'étranger et de nouvelles techniques furent ajoutées.
Deux catégories de poids furent ajoutées et de nouveaux champions s'illustrèrent : Baydauletov chez les poids plumes, Kurmanbaev chez les poids légers, Tolegenov chez les poids moyens, McMann chez les poids welter et Zhumabayev chez les poids lourds.

 

Kures : Lutte Kazakhe

 

En 1952, un tournoi fur organisé à Ashgabat, capitale du Turkménistan, entre des lutteurs du Kazakhstan et d'autres républiques d'Asie centrale.
5 experts des pays voisins estimèrent que les règles du kures étaient celles qui approchaient le plus la nature même de la lutte et qu'elles devaient être adoptées comme règles de référence par tous les pays de la région.

En 1955, les catégories de poids furent portées à 8 et le règlement général de lutte kazakhe fut adopté.
Des centaines d'années de transmission orale furent couchées sur papier grâce à l'intervention de Muzafar Rakymkulov, que l'histoire considère comme le père fondateur du kures moderne.

En 1959, le deuxième tournoi d'été de l'URSS eut lieu à Moscou.
Des experts et entraîneurs nationaux se rassemblèrent pour évaluer les règles et réaliser un inventaire des différentes formes de lutte traditionnelle.
Les règles du kures kazakh, de la chidaoba géorgienne et de la trynta moldave furent particulièrement appréciées du groupe d'experts.

 

 

Le kures se pratique en position debout uniquement.
Les lutteurs peuvent saisir l'uniforme ou la ceinture de leur adversaire et effectuer des croche-pieds pour tenter de l'amener au sol, mais ils n'ont pas le droit de saisir les jambes.
Certaines des prises typiques du kures sont semblables à celles utilisées en lutte gréco-romaine et plusieurs médaillés olympiques, dont Daulet Turlykhanov et Saksylik Ushkempirov, ont un passé de lutte kazakhe.

La discipline est dirigée sur le plan international par la Fédération Internationale de Kures Kazakhe qui est devenue membre de la FILA en 2010.
Un accord de partenariat entre le Président de la FILA et le Président de la FIKK fut signé à l'occasion des 5ème Jeux Mondiaux de Lutte organisés à Astana les 22 et 23 octobre 2010.

 
 



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